Les enfants endormis

Read Les enfants endormis by Anthony Passeron

Quarante ans après la mort de son oncle Désiré, Anthony Passeron décide d’interroger le passé familial. Evoquant l’ascension sociale de ses grands-parents devenus bouchers pendant les Trente Glorieuses, puis le fossé qui grandit entre eux et la génération de leurs enfants, il croise deux récits : celui de l’apparition du sida dans une famille de l’arrière-pays niçois – la sienne – et celui de la lutte contre la maladie dans les hôpitaux français et américains.

Dans ce roman de filiation, mêlant enquête sociologique et histoire intime, il évoque la solitude des familles à une époque où la méconnaissance du virus était totale, le déni écrasant, et la condition du malade celle d’un paria.

Coup de cœur des bibliothécaires de mon quartier, Les enfants endormis d’Anthony Passeron se révèle à la hauteur. L’auteur y retrace la mort de son oncle Désiré, mort du sida dans la France rurale des années 1980, la mettant en parallèle avec l’histoire de la recherche sur le sida et le VIH en France. Dans…

j’ai tué le camping

Replied to De la tente au mobil-home, le camping perd-il son âme ? by Émilie Massemin (Reporterre, le média de l’écologie – Indépendant et en accès libre)

Fini l’emplacement vide et la tente, vive le chalet et le mobil-home ? Plus rentables, les campings haut de gamme ont la faveur des investisseurs et d’un certain public. Mais les adeptes des vacances à l’ancienne s’organisent.

Vous lisez la première partie de notre série d’été « Le camping, une pratique écolo ? ».

Récemment retourné sur la côte des Havres (Manche), Adrien Guibert, 36 ans, a eu « du mal à reconnaître » le camping où il se rendait avec ses parents. « C’était un camping trois étoiles assez (…)

Je m’appuie sur ce très bon article de Reporterre, qui parle de camping de luxe et de mobil-homes meublés, pour admettre que oui, cet été, mon camping se fera en chalet. Enfin, ma première sortie camping, parce que je me tâte de plus en plus à partir une semaine après ça dans un autre camping,…

Mangeuses

Read Mangeuses by Lauren Malka

Qui a volé l’appétit des femmes ?

On date souvent les troubles alimentaires féminins des années 1970, quand apparaît le diktat de la minceur, mais l’injonction, pour les femmes, à s’entourer de nourriture sans manger est bien plus ancienne. Pandore doit cacher son « estomac de chienne » dans un corps parfait, Ève est condamnée à se soumettre à tous les désirs masculins pour avoir croqué la pomme, au XVIIe siècle, les premiers cafés parisiens servent à manger mais les femmes en sont exclues… Les femmes sont partout présentées comme des ménagères ou des gloutonnes, tandis que les hommes sont des chefs ou des gourmets.

Dans l’histoire personnelle de Lauren Malka, le rapport à la gourmandise est central. C’est un plaisir, un lien à la convivialité, aux origines, une créativité des parfums et des couleurs… mais aussi un tourment, une obsession. En se mettant à l’écoute de femmes d’âges et de milieux différents, et mêmes d’autres époques, elle s’est rendu compte que son histoire était partagée par beaucoup.

Récit-enquête incarné assaisonné d’anecdotes culinaires historiques ou culturelles et de témoignages, Mangeuses tente d’apporter quelques miettes d’espoir dans un monde d’affamées.

Un ouvrage tellement intéressant que j’ai oublié de le rendre à la bibliothèque, mon inconscient ayant apparemment décidé que j’ai besoin de le posséder. J’ai beaucoup appris de cette lecture, qui traite de nombreux sujets dont la description de la nourriture dans la fiction et les magazines féminins, l’opposition entre gourmandise mignonne et gloutonnerie honteuse,…

Holly

Read Holly by Stephen King

Êtes-vous prêt à franchir la porte du 93 Ridge Road ?

Dans une jolie maison victorienne d’une petite ville du Midwest, Emily et Rodney Harris, anciens professeurs d’université, mènent une vie de retraités actifs. Malgré leur grand âge, les années semblent n’avoir pas avoir de prise sur eux.
À quelques pas de leur demeure, on a retrouvé le vélo de Bonnie Dahl, récemment disparue. Elle n’est pas la première à se volatiliser dans ce périmètre. Chose étrange : à chaque fois, il s’agit de jeunes gens.

Quels secrets inavouables cachent les murs tapissés de livres des époux Harris ?

Sur l’insistance de la mère de Bonnie, Holly Gibney accepte de reprendre du service. Elle est loin d’imaginer ce qui l’attend : une plongée dans la folie humaine, là où l’épouvante n’a pas de limite.

Holly est un Stephen King sans fioritures. Il refait ce qu’il sait faire, proprement, sans surprise, et avec son talent habituel. Holly, c’est un thriller horrifique sans éléments surnaturels, mais avec des anti-vaccins et du COVID à chaque page, et un petit côté « eh mais ce tueur en série est Jordan Peterson » qui…

Blanc autour

Read Blanc autour by Wilfrid Lupano

1832, Canterbury. Dans cette petite ville du Connecticut, l’institutrice Prudence Crandall s’occupe d’une école pour filles. Un jour, elle accueille dans sa classe une jeune noire, Sarah. La population blanche locale voit immédiatement cette « exception » comme une menace. Même si l’esclavage n’est plus pratiqué dans la plupart des États du Nord, l’Amérique blanche reste hantée par le spectre de Nat Turner : un an plus tôt, en Virginie, cet esclave noir qui savait lire et écrire a pris la tête d’une révolte sanglante.
Pour les habitants de Canterbury, instruction rime désormais avec insurrection. Ils menacent de retirer leurs filles de l’école si la jeune Sarah reste admise. Prudence Crandall les prend au mot et l’école devient la première école pour jeunes filles noires des États-Unis, trente ans avant l’abolition de l’esclavage.

Trente ans avant la fin de l’esclavage au Sud, et en pleine ségrégation au Nord des États-Unis, Prudence Crandall, au Connecticut, accueille des jeunes étudiantes noires. Et je suppose que je ne surprendrai personne en disant que ça ne se passe pas très bien. Mon ami Loïc m’a prêté plusieurs BDs de Lupano, et celle-ci…