La fin de l’aide publique au développement : mort et renaissance d’une politique publique globale
Le monde de l’aide internationale au développement fait face à trois révolutions concomitantes, qui concourent à l’émergence d’une politique véritablement mondiale. En premier lieu, cela se caractérise par un élargissement des objectifs qu’on lui demande de mener : aux objectifs traditionnels, qui sont de favoriser la convergence des nations en développement avec les économies industrialisées, se sont progressivement ajoutés ceux de financer l’accès aux services de base pour tous et de protéger les biens publics mondiaux. En second, face à cette nouvelle gamme de défis, le monde de l’aide au développement a montré sa capacité impressionnante à accroître le nombre et la diversité de ses acteurs. Troisièmement, les instruments utilisés se sont eux-mêmes multipliés, dans le sillage des innovations réalisées sur les marchés financiers dominants. Cependant, de façon surprenante, cette triple révolution des objectifs, des acteurs et des instruments n’a pas encore eu d’impact sur les méthodes de mesure des volumes financiers consacrés à cette politique publique mondiale émergente, ni sur les répercussions concrètes qu’elle vise à obtenir. L’article souligne le besoin de passer d’une mesure traditionnelle de l’aide publique au développement à la construction d’indicateurs plus clairs pour ce qui compte finalement : le financement et les résultats du développement mondial du XXIe siècle.
En une phrase : l’aide publique au développement laisse la place à la solidarité internationale, qui s’adapte mieux à la mondialisation et perd son objectif de pureté des objectifs.