Journaliste dans un quotidien pendant plusieurs années, la parole d’Alice Coffin, féministe, lesbienne, militante n’a jamais pu se faire entendre, comme le veut la sacrosainte neutralité de la profession. Pourtant, nous dit-elle, celle-ci n’existe pas.
Dans cet essai très personnel, Alice Coffin raconte et tente de comprendre pourquoi, soixante-dix ans après la publication du Deuxième sexe, et malgré toutes les révolutions qui l’ont précédé et suivi, le constat énoncé par Simone de Beauvoir, « le neutre, c’est l’homme », est toujours d’actualité. Elle y évoque son activisme au sein du groupe féministe La Barbe, qui vise à « dénoncer le monopole du pouvoir, du prestige et de l’argent par quelques milliers d’hommes blancs. » Elle revient sur l’extension de la PMA pour toutes, sur la libération de la parole des femmes après #Metoo ; interroge aussi la difficulté de « sortir du placard ». Et sans jamais dissocier l’intime du politique, nous permet de mieux comprendre ce qu’être lesbienne aujourd’hui veut dire, en France et dans le monde.
Le génie lesbien
Quand j’ai commencé le livre, je ne savais pas à quoi m’attendre. Le premier chapitre était bien, sans être transcendant ; le second était plutôt une analyse médiatique que personnelle et je me suis demandé si j’étais au bon endroit. Et ensuite, Alice Coffin s’est lancée. Et là, pour quatre chapitres, j’ai trouvé qui j’étais au fur et à mesure des pages, j’ai réfléchi et souri et parfois je me suis mise en colère aussi. J’ai compris ce qu’Alice Coffin nous dit, et j’ai voulu le dire à d’autres. Et avec le recul, c’est ce que j’attends de ce livre, oui, donc je peux le recommander à toutes les femmes qui m’entourent.