Hey, are the prescribed gender roles present in all too many of our “self-made men” a bad defense mechanism? That would be bad right?
En une phrase : La communauté transmasculine semble avoir régressé dans la conviction que pour devenir un homme, il faut devenir l’homme le plus masculin possible.
Mes notes détaillées
Les hommes trans ne sont pas des « self-made-men » : ils redécouvrent souvent ce qu’il reste des archétypes de la masculinité toxique, et les affichent en ligne les uns aux autres ensuite.
Le concept de photos avant-après de personnes trans est douteux dans l’idée pour commencer, mais pour l’homme trans, il combine la perte de poids, la prise de muscle, et le passing. La « vraie masculinité », la perte de poids et la prise de muscle chez l’homme cis sont en voie de déconstruction, mais tant qu’ils sont affichés par un homme trans, alors on s’en contente et on l’accepte. On se retrouve donc avec une image de la transition masculine qui se base sur une approche du fitness et de la salle de sport, alors que ce n’est pas du tout la majorité des hommes trans.
Cette idée de la transmasculinité toxique se retrouve aussi dans la personnalité, notamment dans l’hétérosexualité obligatoire, l’encouragement à l’indépendance à tout prix, et la volonté de s’interdire les émotions. Les hommes trans qui disent ne plus réussir à pleurer, ce n’est pas forcément une réponse naturelle à la testostérone, mais un mécanisme de défense contre la tristesse, émotion féminine s’il en est.
L’auteur·ice de cet article propose d’appeler ça la masculinité de rattrapage : on nous donne un peu de masculinité, socialement ou médicalement, et on essaie de rattraper en surcompensant d’autres façons.
La communauté transmasculine se retrouve donc à réchauffer des vieilles idées de la masculinité pour être « homme », au lieu de remettre en cause l’époque du stealth et les petits bouts de masculinité qu’on nous accorde.
Cette masculinité obligatoire pousse aussi à voir la non-binarité, comprise après une phase de binarité trans, comme une détransition. Au contraire : comprendre qu’on n’a pas besoin d’aller d’une boîte fermée à une autre, qu’on peut choisir notre genre et ses subtilités, on n’a plus besoin d’entrer dans une performance de genre aussi intense et stricte en permanence.
La masculinité de rattrapage – jlai.lu