« Il n’y a rien de plus dangereux que de causer dans les voitures publiques. En diligence, d’ailleurs, les gens comme il faut gardent le silence. »
Si Oscar Husson suivait à la lettre ce conseil de sa mère, son «début dans la vie» ne tournerait certes pas à la catastrophe, mais il n’y aurait pas de roman. Il parle donc à tort et à travers, dans le «coucou» qui le mène de Paris au château de Presles, en compagnie de jeunes gens qui mentent comme ils respirent. Orient de carte postale, conquêtes féminines, châteaux en Espagne, tout est prétexte aux vantardises et à la blague. La morale de ce conte cruel (qui est aussi un roman d’apprentissage), c’est qu’un univers factice, bâti sur des phrases creuses, s’écroule à la première occasion. La réalité reprend alors ses droits, pour rétablir l’équilibre entre les mots et les choses, dont les rapports semblent gouvernés par la loi du talion.
Un début dans la vie
Voilà un bel exemple de livre où il ne se passe rien mais où on est quand même happé par l’intrigue.