– Le dolmen dont tu m’as parlé, Johan, il est bien sur la route du petit pont ?
– À deux kilomètres après le petit pont, ne te trompe pas. Sur ta gauche, tu ne peux pas le manquer. Il est splendide, toutes ses pierres sont encore debout.
– ça date de quand, un dolmen ?
– Environ quatre mille ans.
– Donc des pierres pénétrées par les siècles. C’est parfait pour moi.
– Mais parfait pour quoi?
– Et cela servirait à quoi, ces dolmens? demanda Adamsberg sans répondre.
– Ce sont des monuments funéraires. Des tombes, si tu préfères, faites de pierres dressées recouvertes par de grandes dalles. J’espère que cela ne te gêne pas.
– En rien. C’est là que je vais aller m’allonger, en hauteur sur la dalle, sous le soleil.
– Qu’est-ce que tu vas foutre là-dessus ?
– Je ne sais pas, Johan.
Fred Vargas fait partie de mes amours littéraires adolescentes. J’étais obsédé par les « colocs du vingtième siècle », je voulais tellement être eux !
J’ai oublié, ensuite, ses romans, et l’ai perdue de vue une bonne décennie. Jusqu’à ce que Quand sort la recluse fasse son apparition dans une boîte à livres de mon quartier, que je le dévore, que je me souvienne du bonheur de la lire.
Bref : quand je suis arrivé à Grenoble en juin, j’ai réservé Sur la dalle à la bibliothèque municipale, et début novembre, c’était enfin à mon tour de le lire !
Et, ben… c’était pas ouf. Adamsberg et Violette m’ont malheureusement fait l’impression d’être des caricatures d’eux-mêmes plutôt que les personnages qui me fascinaient dans les autres enquêtes, et la mise en danger répétée du commissaire m’a semblée très différente de ce dont j’ai pris l’habitude dans les œuvres de la romancière. L’enquête, la Bretonnerie partout, les histoires et les coupables, c’était à la hauteur de d’habitude, mais la construction du roman m’a semblée un peu étrange, je ne saurais pas dire pourquoi (et c’est sûrement pour ça que je ne suis pas critique littéraire).
Ne lisez pas là-dedans quelque chose que je n’ai pas dit : ce roman était très bien, du bon Fred Vargas, un polar intéressant, des personnages haut en couleur comme on les aime. Ce n’était juste par le chef-d’œuvre de mes souvenirs, ça arrive, c’était une bonne lecture quand même.
The final month of 2023 is finally starting and the year has been long and transformative. I’ll have a lot to say in my recap…