par

Trois

Read Trois by Valérie Perrin
1986. Adrien, Etienne et Nina se rencontrent en CM2. Très vite, ils deviennent fusionnels et une promesse les unit : quitter leur province pour vivre à Paris et ne jamais se séparer. 2017. Une voiture est découverte au fond d’un lac dans le hameau où ils ont grandi. Virginie, journaliste au passé énigmatique, couvre l’événement. Peu à peu, elle dévoile les liens extraordinaires qui unissent ces trois amis d’enfance. Que sont-ils devenus ? Quel rapport entre cette épave et leur histoire d’amitié ?

Ma collègue Alix et moi discutons parfois de lecture ; elle sait que j’aime lire, on a discuté de quelques classiques, surtout côté polar, qui me plaisent beaucoup. Une fois, elle est venue me voir et m’a lancé « j’aimerais bien que tu lises Trois, de Valérie Perrin, je l’ai beaucoup aimé, et j’aimerais avoir l’avis d’une personne trans ».

J’ai lu le livre, je vais donc vous en parler, mais sachez que cette présentation est un peu trompeuse. La transidentité n’est pas au cœur de ce roman − mais si vous savez qu’elle est là, vous la trouverez bien vite. On m’a convaincu de lire ce livre avec ces mots, je vous les relaie donc.

Le résumé en quelques lignes : on vient de retrouver un cadavre dans un lac, coincé depuis vingt ans dans une voiture noyée. Un trio d’amis d’enfance, qui se sont perdus de vue après le bac, doit se réunir et gérer le problème. Il faudra retravailler leurs alibis : ils savent qu’il n’y a qu’un suspect, et c’est l’un d’entre eux.

Alix avait raison : j’ai aimé Trois et j’ai un avis dessus. Commençons avec l’histoire générale, le format polar-mais-pas-vraiment : brillant, 10/10, je ne comprenais pas où on voulait en venir dans toute cette histoire. Il y a des plot twists sans que quoi que ce soit ne sorte tout à fait de nulle part, c’est un énorme pavé qui arrive quand même à n’avoir aucune longueur, et bien sûr, j’ai chouiné comme jamais à la fin du bouquin.

Sur la transidentité, j’ai beaucoup aimé l’approche de l’autrice. Pour un avis un peu plus détaillé, vous pouvez cliquer juste en-dessous.

Transidentité (avec spoilers) La transidentité est un plot twist et quand même, bon, ça me gênera toujours un peu. Cela dit, elle n’est pas utilisée pour créer un choc, juste pour justifier une absence assez étrange dans l’ensemble de la narration. J’ai beaucoup aimé le fait de lire une histoire sur une personne trans qui n’a pas transitionné, qui a eu peur et qui a souffert − sans se faire casser la gueule, c’est pas le thème. J’ai trouvé que Valérie Perrin avait une belle empathie dans son écriture, que son personnage trans était très crédible, et ça m’a fait du bien de voir un personnage trans 1/ ni parfait ni minable 2/ dont la personnalité n’est pas la transidentité 3/ qui, certes, a le côté « j’ai toujours su !! » mais qui au moins n’a pas transitionné sans encombre dès le début de la vie adulte 4/ clairement pas « young adult ». Ce n’est pas le meilleur personnage trans que j’aie lu, j’ai des choses à lui reprocher, mais c’est un personnage trans que je peux voir exister, et c’est vraiment le plus important à mes yeux. L’explosion homophobe d’une personne après l’outing est assez violente, et surtout intéressante dans sa façon dont on voit qu’elle ne comprend pas, qu’elle n’a jamais entendu parler de transidentité. Accessoirement, ce n’est pas le sujet principal ; il y a des propos transphobes, mais la transphobie n’est pas un sujet du roman, et c’était important pour moi aussi.

Une réussite, pour moi.

❤️

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