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1000 articles Wikipédia plus tard

Cette semaine, j’ai publié mon millième article sur Wikipédia en français. (C’était en fait probablement plutôt mon 1002 ou 1003e article : je n’ai pas compté les quelques pages supprimées entre-temps par débat d’admissibilité.)

Avec 6 ans et demi de Wikipédia dans les pattes, un rôle d’admin depuis un peu plus d’un an, et d’autres responsabilités au sein de Wikimédia France (qui, rappelons-le, n’a pas de « pouvoir » sur le contenu de Wikipédia en français), je commence à avoir une certaine expérience, avec ses hauts et ses bas. J’ai donc voulu raconter mon histoire en 1000 articles (et un peu plus, parce que je ne me contenterai pas de parler de ce que j’ai créé).

La chronologie

Le 21 décembre 2016, j’ai appris à éditer un wiki, avec un éditeur de code qui me donne encore des sueurs froides, parce que je jouais à Super Smash Bros. Melee et que j’ai eu la chance d’avoir un ami, Stéphane, qui m’a donné envie de contribuer à Liquipedia Smash. (D’après mon historique, ma première contribution a été la création de la page de Woli.)

J’avais Stéphane pour m’accompagner, j’ai rapidement eu toute la communauté pour répondre aux questions en direct sur Discord, j’ai commencé à prendre mes marques, et puis un jour, je me suis dit que tant qu’à éditer des wikis, je pouvais peut-être sortir de l’écosystème merveilleux mais assez fermé de Liquipedia Smash et voir ailleurs.

2017 : les débuts

Je me souviens vaguement (et mon historique de contributions soutient mon hypothèse) que j’ai commencé par découvrir l’initiative Women in Red. Vu le timing, je me demande si cet article de blog n’a pas atterri dans ma timeline Twitter, ou un autre article du genre. Bref, je découvrais Women in Red, l’initiative qui vise à créer des biographies de femmes sur Wikipédia en anglais. Quelques minutes plus tard, je constatais qu’un projet visait à créer des biographies de femmes sur Wikipédia en français : les sans pagEs.

Déjà à l’époque, ce projet avait un onglet dédié aux articles manquants. Toujours d’après mon historique, mon premier article a donc été une biographie de Darla Hood, dont je n’avais jamais entendu parler et qui est immédiatement retombée dans les tréfonds de ma mémoire. L’onglet des biographies manquantes du projet les sans pagEs citait notamment le projet 100 Women de la BBC, une émission où chaque année, 100 femmes sélectionnées partout dans le monde et dans tous les secteurs s’expriment sur le rôle des femmes au XXIe siècle. Ravi, je me suis donc attelé le 11 mai 2017, avec un bon coup de main de l’outil de traduction, à la création en masse d’articles qui n’existaient pas.

Et c’est là que j’ai rencontré ma première Wikipédienne : Pierrette13.

Chaque fois que je vois Pierrette, elle s’excuse de comment elle m’a traité à mes débuts et à chaque fois je me demande si c’était vraiment si terrible parce que j’en garde vraiment pas un souvenir négatif. Pour les besoins de la rédaction de cet article, j’ai donc décidé d’en avoir le cœur net et d’aller voir le tout premier échange sur ma page de discussion.

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Je n’ai jamais vu un aussi bon accueil d’une personne pleine de bonne volonté qui fait un peu n’importe quoi. Je continuerai donc à dire à Pierrette, à chaque fois que je la vois, que c’est grâce à elle et à ces messages que je suis revenu le lendemain, et la semaine suivante, et que sans ce premier message je ne serais pas là six ans et demi plus tard.

On en revient, une fois de plus, au fait qu’un accueil chaleureux et encourageant ça transforme vraiment l’encyclopédie.

Résultat, j’ai continué, créant donc le fameux 100 Women, des pages de joueurs de Melee (comme Mew2King) et Avortement en Irlande − j’y vivais à l’époque et me disais « tant qu’à me renseigner sur ça, autant l’écrire pour d’autres ». Je ne savais pas encore que ça allait devenir la devise de mes contributions.

En juillet 2017, j’avais manifestement suffisamment confiance en moi pour m’attaquer à des pages vachement moins marrantes, comme Privilège blanc. J’ai aussi assisté à une conférence qui m’a motivé à créer les pages de quelques invitées (Sue Black et Brenda Romero), et bien sûr, j’ai continué à parler d’esport avec Tier list et Project M.

Retracer les six dernières années, c’est aussi redécouvrir des coupes de cheveux pas toujours heureuses. Nattes à chat, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

En août, j’ai déménagé en France. Sur Les sans pagEs, j’ai demandé si un événement à Paris intéresserait des gens, l’initiative étant jusque-là plutôt suisse, et c’est ainsi que je suis devenu, un peu à l’arrache, référent de l’événement Art + Féminisme du 30 septembre qui allait ouvrir la porte aux permanences mensuelles de la Gaîté Lyrique. Les sans pagEs furent mes premières rencontres IRL sur Wikipédia. Dès les premières sessions, j’ai fait la connaissance de l’adorable kvardek du (qui faisait en réalité tout le travail d’organisation, merci !) et de Nattes à chat, fondatrice et fondation des sans pagEs, un projet qui continue à attirer nos prochaines générations comme il m’a attiré, et sans qui il serait infiniment plus difficile de « se mettre à » Wikipédia. Merci à ces deux-là et aux autres.

Le 11 octobre, j’ai aussi découvert la communauté parisienne. Il faut savoir qu’à Paris, il y a deux permanences qui attirent des publics très différents : la Gaîté Lyrique pour les biographies de femmes, et la Cité des Sciences et de l’Industrie pour manger des fraises Tagada et contribuer sur ce qu’on veut, avec des gens qui peuvent venir nous poser des questions. L’ambiance est différente, le public est différent ; j’ai assisté à peu près au même nombre des deux, j’aime les deux. Là, c’était un repas au restaurant avec des gens plutôt du groupe parisien de la Cité des sciences et de l’industrie, ce qui m’a permis de rencontrer plein de nouvelles personnes… dont Pierrette, d’ailleurs ! Ce fut aussi ma première rencontre avec d’autres personnes que je tiens en haute estime, notamment la joviale et prolifique administrateuse Lomita, terreur des vandales et de quelques autres.

Toujours en octobre 2017, j’ai commencé à me préparer pour les Jeux olympiques d’hiver à venir en créant mes premières biographies de short-trackeurs et short-trackeuses et ma première palette correspondante.

J’ai fini 2017 avec un peu plus d’expérience, beaucoup plus de confiance en moi, et surtout une communauté.

2018 : les Jeux olympiques

Atelier Wiki4Women Unesco Paris 8 mars 2018 3

À peine remis de ma frange droite, j’ai investi dans de la teinture rouge. Quand ça veut pas… Pierrette13, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Début 2018, je me suis surtout consacré aux Jeux olympiques de patinage de vitesse sur piste courte, avec un nombre effarant de biographies de participant·es aux compétitions du moment.

J’ai quand même fait quelques autres biographies, comme celle de Chrissy Teigen, mais mon attention était ailleurs : le 8 mars, avec les sans pagEs (et notamment kvardek du, Léna et DeuxPlusQuatre), j’étais à l’UNESCO pour animer un atelier plein d’ambassadeur·ices. L’ambiance est différente quand la première contribution de quelqu’un, c’est de mettre en ligne ses selfies avec à peu près toutes les célébrités du moment de son pays ! À ce jour, ça reste de très loin mon plus gros événement Wikipédia (organisé, s’entend, mais à part les Wikiconventions francophones j’ai pas vraiment vu plus grand non plus) et celui qui m’a enfin fait comprendre que je pouvais m’investir dans l’encyclopédie et dans sa communauté. (Pendant l’événement, un peu vidé socialement, je me suis planqué dans un coin pour créer Révolte des femmes de Lomé, qui m’a bien reposé.)

2018, c’est aussi l’année où le projet Noircir Wikipédia a commencé à proposer de travailler sur des biographies de femmes africaines, comme Sandra Mayotte. De mon côté, je continuais à créer sans aucun chill Racisme dans le milieu du jeu vidéo, Stéréotypes sur le viol ou encore épilation du maillot en juillet (commentaire sur mon log personnel : « article de saison »). Juillet a aussi vu un petit pic dans mes créations de pages dédiées à des albums de Jul, y compris le tout récent Inspi d’ailleurs dont la chanson-titre a aussi été ma chanson la plus écoutée de l’année.

En octobre, j’ai assisté à ma première Wikiconvention Francophone, qui était à Grenoble, c’est bien pratique. Dans un mini-éditathon dans la bibliothèque du musée, j’ai créé Le Remorqueur. J’ai surtout rencontré pas mal de monde là aussi, notamment Rémy, qui est aujourd’hui le fantastique directeur de Wikimédia France, et Antoine, dont je n’essaierai pas de mettre en forme le pseudo correctement et qui a bien grandi depuis. C’est marrant, ces gens rencontrés il y a des années et avec qui j’ai enfin l’honneur de travailler !

2019 : des labellisations

Je n’ai pas créé beaucoup d’articles en 2019. Je pense qu’il faut surtout en retenir Anna Delvey, dont j’ai créé la page en juin longtemps avant que ne sorte un documentaire Netflix qui la propulserait durablement (elle y est encore) en tête de mes pages créées les plus vues.

En septembre 2019, j’ai participé au wikiconcours réussi sur le thé. Je vous passe les détails, je vous en ai déjà parlé avec moult détails, mais c’est à ce moment-là que j’ai créé Thé en Russie et Thé au Japon, tous deux labellisés dans le mois grâce à un travail collectif.

2019, pour moi, c’était l’année des labellisations, c’est-à-dire d’un travail sur la durée et approfondi sur un sujet plutôt que de la création de petits articles en masse.

Le seul pélo du monde qui a moins utilisé son ordinateur pendant le COVID

En 2020, j’ai eu beaucoup de mal à tenir le rythme et la pandémie n’a pas aidé. Dans les premiers confinements, l’idée de regarder un écran pour le plaisir m’était devenue insupportable, et dans les derniers, je commençais à franchement sombrer et à ne pas être en état de faire du bon travail.

De septembre 2020 à juin 2021, j’ai créé 4 articles.

J’ai quand même produit quelques articles intéressants, comme Bookstagram et Littérature Young Adult. En mars 2021, j’ai réussi à sortir de ma torpeur à l’occasion des 150 ans de la Commune pour sortir Émile Zola et la Commune de Paris.

Il arrive

En juin 2021, j’ai commencé à utiliser le masculin de plus en plus souvent, et j’ai l’impression que ça se ressent dans ma rédaction, que ce soit par LGBT à Paris ou le pronom neutre en français contemporain. En novembre, je parlais un peu Homophobie intériorisée et beaucoup Histoire du fromage en France.

Commençant Tourisme en Afghanistan pour la blague au cours du mois asiatique, je découvrais la riche histoire touristique du pays avec fascination.

En décembre, je devais être d’humeur massacrante, parce que d’après mon historique j’ai créé presque coup sur coup Militantisme performatif, Pureté militante et Militantisme par hashtag. Je ne peux pas dire que les créations de Date rape et d’Arabe de service m’aient beaucoup remonté le moral.

2022 : de Melee à Wikimédia

Fin 2021, j’ai apporté mes dernières modifications sur Liquipedia Smash et j’ai presque quitté la communauté de Super Smash Bros. Melee. C’était une mise en retrait qui n’a trouvé sa conclusion qu’un an plus tard, mais déjà là, le recul m’a permis de me réinvestir à fond dans Wikipédia.

En février 2022, le mois ukrainien tombait pendant l’invasion du pays et j’y ai apporté quelques contributions avec Sanglantes moissons, Immeuble Slovo ou encore Chanson cosaque, qui m’ont fait un sacré choc quand on se dit que la semaine précédente, je couvrais encore les Jeux olympiques !

Le mois suivant, un peu déprimé, je revenais sur ces derniers avec un travail sur le thème des villages olympiques.

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Problème capillaire réglé. Cathy Bertrand, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Mais la chose principale qui soit arrivée en 2022, c’est qu’en juillet, au Wikicamp, plusieurs camarades de longues date m’ont encouragé à me présenter à l’administration du site. Celle-ci se fait par élection, et j’étais bien stressé… sans raison, le vote s’étant très bien passé.

Mon programme, c’était :

  • faciliter l’accueil des nouveaux et mieux les accueillir moi-même ;
  • encourager la bonne humeur ;
  • faciliter un peu la gestion des conflits avec l’ajout d’une personne plutôt de bonne humeur.

Un échec sur toute la ligne, donc, puisque cette expérience a plus contribué à me rendre aigri qu’à améliorer la page des requêtes aux admins. Cela dit, j’ai beaucoup appris, je me sers encore pas mal des outils, je donne un coup de main quand le moral le permet, et j’ai bien compris que pour bien accueillir les nouveaux, c’est dans l’asso ou à titre personnel qu’il faut s’investir. (C’est d’ailleurs à ce moment-là que j’ai commencé à prendre des apprentis via l’outil de tutorat.)

2023 : changer les structures

Ne faites pas confiance à cet article : l’amélioration de ma situation capillaire n’est pas si linéaire. Aristidek5maya, CC BY-SA 4.0, via Wikimedia Commons

Mon voyage à Abidjan pour la Wikiconvention francophone de 2023 (au sujet de laquelle je n’ai toujours pas écrit, honte à moi) m’a fait prendre conscience d’un énorme biais géographique mais aussi communautaire : on oublie que nos contributeur·ices en Afrique francophone sont beaucoup plus jeunes mais aussi beaucoup plus organisé·es en assos et ateliers que nous, qui tendons à valoriser l’engagement individuel.

En 2023, j’ai voulu me concentrer un peu plus sur les grands schémas. Je reprendrai sûrement l’organisation de petits événements, qui m’a beaucoup manqué depuis la fin de mon engagement chez les sans pagEs il y a un peu moins de cinq ans, pour reprendre la main sur l’accueil de nouvelles personnes.

J’ai beaucoup privilégié les événements de la communauté cette année. Les mois à thème ont attiré mon attention, comme le mois africain avec la guerre ougando-tanzanienne de 1979 puis le mois asiatique dont je suis actuellement juré. Je suis extrêmement fier de notre travail d’équipe, trop rare sur notre encyclopédie collaborative, sur les questions LGBT lors du dernier wikiconcours, mais aussi de mon engagement comme juré en mars.

En novembre 2023, j’ai eu l’honneur d’être élu au Conseil d’administration de Wikimédia France. Si l’association n’a aucun pouvoir éditorial, elle distribue des subventions aux associations et aux projets individuels visant à améliorer l’encyclopédie et actifs sur le sol français, et je pense qu’il est essentiel d’encourager ces projets individuels, ainsi que la création de toute une nébuleuse de petites associations, de groupes locaux, et de petites réunions de gens aux centres d’intérêt communs pour améliorer l’encyclopédie. Je pense aussi que nous faisons face à des attaques, notamment de l’extrême-droite, qui y participe ou qui la dénonce ; que des sujets sont particulièrement sensibles sur l’encyclopédie et dans l’association ; et qu’on a une vraie confiance à regagner chez nos habitué·es et à renforcer au sein du grand public. Ça se fait avant tout par une encyclopédie de qualité, et il faut continuer à écrire des bons articles. Mais ça se fait aussi par la cohésion de notre communauté, remplie de contradictions et de gens aux personnalités et convictions variées… mais dont je crois sincèrement qu’elle n’a qu’un seul objectif : partager la connaissance humaine.

Pour fêter toute cette histoire, donc, j’ai publié cette semaine mon millième article, préadolescence. La preuve s’il en est qu’on est encore bien loin d’avoir traité tous les sujets.

Rendez-vous dans 1000 de plus (ou dans 4 ans pour la décennie !) pour parler de ce qui aura changé − peut-être un peu grâce à moi ?

Quelques statistiques sur mes 1000 articles

Graphique avec plein de touts petits cercles où on ne voit rien et un énorme cercle qui dit « être humain ».

Au-delà d’être complètement illisible, ce graphique (pages créées par « nature de l’élément ») montre que j’ai conservé mon amour historique des biographies.

Niveau popularité, de tous les articles que j’ai créés, les biographies (largement majoritaires) l’emportent seulement de temps en temps : Anna Delvey, Chrissy Teigen et A’Lelia Walker ont clairement du succès, mais la pornographie féministe, la série Derry Girls et l’épilation du maillot se taillent une bonne part du gâteau !

Top 25 de mes pages Wikipédia créées les plus vues.

Anna Delvey refuse catégoriquement de lâcher l’affaire… et 2000 personnes regardent mes articles chaque jour !

La diversité a de nombreuses facettes, mais il y en a deux qui se mesurent mieux que les autres. La diversité de genre d’abord : j’ai fait 502 biographies de femmes dont 9 de femmes trans, et 197 d’hommes dont 4 hommes trans, ainsi que 7 personnes qui n’étaient ni hommes ni femmes. Plutôt pas mal.

Côté diversité géographique, par contre, j’ai bien conscience que c’est moins propre, et surtout c’est beaucoup plus difficile à compter (le champ pays et le champ nationalité sont différents donc je n’ai que la nationalité des bâtiments sous forme de graphique). Mais j’estime, en gros, qu’il y a une grosse sur-représentation des États-Unis (peut-être même plus que de la France, aïe), et une grosse sous-représentation des pays qui n’ont pas d’équipe de short-track… sauf les touts petits pays. Comme je fais les mois à thème et que je fais UneParPays, mon défi de créer une biographie de femme pour chaque pays du monde (et j’aurai probablement fini avant la fin du mois !), je m’en sors probablement mieux que pas mal d’autres gens. Mais « mieux que les autres », ce n’est toujours pas suffisant, et il faut vraiment que j’écrive plus sur l’Asie, l’Amérique dite latine et l’Afrique !

Enfin, sur la diversité socio-professionnelle, je trouve que je m’en sors plutôt bien, même pour quelqu’un qui se laisse un peu obséder par le patinage de vitesse sur piste courte.

Énormément de cercles correspondant chacun à un métier. Les patineurs et patineuses de vitesse sur piste courte se démarquent clairement, mais aussi les écrivains, personnalités politiques, journalistes et poètes.

Je vous ai dit que j’aimais le patinage de vitesse sur piste courte et la lecture ? (Et je vous ai dit à quel point c’est plus facile de faire des biographies de femmes de pays dont on ne parle pas la langue quand elles sont diplomates ou chanteuses ?)

Source des stats de l’article

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  2. The final month of 2023 is finally starting and the year has been long and transformative. I’ll have a lot to say in my recap…