The goal of my recent anthology book “No Pasaran: Antifascist Dispatches from a World in Crisis” was to capture a small sliver of that diversity and to open up what is called antifascism, which will hopefully give us a bit of a vision for what comes next as we move past Trumpism, the alt-right and the white nationalism of decades past. In doing this, the hope was to empower underrepresented voices so that we could get a “people’s history of antifascism,” which is a mission that a lot of histories of radical movements aim for yet fail to achieve.
Le problème du discours antifasciste
Les médias de masse ont beaucoup parlé des «antifa», en réponse à une grosse théorie du complot d’extrême-droite. Le problème, c’est que l’antifascisme est devenu un monolithe dans le discours public : des jeunes anarchistes, souvent blancs, habillés pour le black bloc, qui attaquent physiquement des fascistes.
L’antifascisme n’avait qu’un seul point de rassemblement : entraver le suprémacisme blanc en les empêchant de fonctionner, de recruter, et de se reproduire. C’est le seul élément commun : tout le reste dépend du groupe voire de la personne concernée.
Le fait de célébrer et de justifier l’antifa « du discours populaire » est un problème parce qu’il réduit énormément notre champ des possibles, notre imagination pour le combat contre le fascisme.
Écrire sur les antifascismes
Shane Burley a récemment écrit l’anthologie No Pasaran: Antifascist Dispatches from a World in Crisis. Il veut montrer la diversité de l’antifascisme en montrant des voix sous-représentées pour avoir une histoire populaire de l’antifascisme.
Shane Burley en tire les leçons suivantes :
- Ne pas juste inclure les voix diversifiées, mais aller les chercher : les organisateurs de terrain ne passent pas leur temps à faire de la recherche académique et des reportages, et ne sont donc pas forcément à l’aise avec le média écrit. Demander à quelqu’un de faire des recherches ou d’écrire un chapitre de livre n’est pas forcément une bonne idée : on peut par exemple fonctionner plutôt avec un système d’interviews, que l’auteur éditera ensuite.
- Demander aux gens ce dont ils veulent parler plutôt qu’arriver avec un thème déjà établi.
- Sortir de l’antifascisme et demander comment les autres mouvements sociaux interagissent avec celui que vous couvrez.
- Permettre les désaccords : certaines opinions dans No Pasaran se contredisent carrément, ou ne sont pas celles de Burley. C’est très bien, et c’est même un vrai plus qui permet de passer d’essai à documentaire.
- Payer les personnes qui contribuent. Les modèles de ventes de livres ne fonctionnent pas forcément pour ça : les avances sont rares, et quand on a 30+ contributeurs, on ne peut pas leur donner grand-chose. Pour No Pasaran, Burley a fait un petit crowdfunding qui a permis de donner un peu d’argent à tout le monde avant la publication.
- Abandonner le ton didactique : faites varié, incluez des anecdotes, des interviews, des conversations, des poèmes, des bandes dessinées… tout ce qui permet aux gens de s’exprimer de la façon qui marche le mieux pour eux.
- Penser à l’aspect pratique : comment le livre va-t-il être utilisé de façon pratique pour inspirer les organisateurs des prochains mouvements sociaux ? Le livre doit avant tout être utile pour l’avenir, pas juste être une histoire des gens du passé.